Enfin, pourrait-on dire, un vieux rêve des acteurs de l’école se concrétise au grand bonheur des populations bénéficiaires de ce merveilleux projet. En effet, le 15 janvier dernier, le Hakem de la Moughataa de Boghé, M. Ahmedna O Mohamed Lemine à la tête d’une forte délégation comprenant entre autres MM. Mohamed Salem O Sellahi (tout nouveau Hakem Mouçaîd), Kane Amadou Tidjane (Maire de Darel Barka), , Sidi Mohamed O Hademine (Dren du Brakna), Prosper Tine (chef de base de la World Vision), Mohamedou Mohameda (Iden de Boghé), notre confrère Ahmed O Ahmed Tolbe (président du bureau régional de l’APE), N’Diaye Boubacar (président du bureau départemental de l’APE), Dioum Djibril et Guissé Baba (respectivement chef de l’ADP de Boghé et de Darel Barka), Bâ Nango (responsable de l’Ong ESD), Sow Moctar et Bouna O Eli Bouha, respectivement responsable local de l’Ong APEM et chef de la Cellule Régionale Suivi et Evaluation du Brakna a procédé à l’inauguration officielle des toutes nouvelles écoles de regroupement réalisées grâce au financement de l’ADP World Vision basé à Darel Barka.
C’est aux alentours de 13 heures dans la localité de Fondé Mayel, que le Hakem de Boghé et le chef de base de la World Vision ont procédé à la coupure symbolique du ruban, marquant ainsi l’ouverture solennelle de l’une des premières écoles de regroupement de la région après une visite guidée effectuée dans les nouvelles salles de classes. Il s’agit de 7 salles de classe construites en semi dur dans un vaste no man’s land perdu dans des dunes de sables sur l’axe bitumé Rosso/Boghé.
Le regroupement, désormais une réalité !
Ce regroupement qui accueille 218 élèves (pour 85 tables bancs) l polarise 3 localités, à savoir : Reghbe1, Reghbe 2 et Reghbe 3, dont les habitants ont choisi désormais de s’unir pour mieux profiter des services sociaux offerts par l’Etat et mettre fin au calvaire permanent enduré par leurs enfants sur le plan éducatif. Après Fondé Mayel, la délégation a continué dans le village d’El Wiam pour inaugurer le regroupement appelé El Wihdé. Ce dernier compte le même nombre de salles de classes que celui de Fondé Mayel. Contrairement au premier, il accueille moins d’élèves. Son effectif est de 150 écoliers pour trois divisions pédagogiques et quatre niveaux. Là, c’est une foule immense en liesse et composée d’élèves et de leurs parents qui ont réservé un accueil chaleureux et populaire à la délégation. Le temps d’écouter un chant de l’hymne national entonné par un groupe d’élèves regroupé autour du drapeau érigé au milieu de la cour de l’école, le préfet et sa délégation vont visiter les salles avant de couper le ruban attaché entre deux mats. Sous la tente, plusieurs discours ont été prononcés par les officiels. Mais celui prononcé par le Hakem a marqué toutes les attentions.
L’appel inhabituel
Plus qu’un message, ce fut un véritable appel lancé à l’endroit des Mauritaniens en général (toutes ethnies et sensibilités sociales confondues) et en particulier aux populations autochtones du village de Wiam pour se départir de leurs tares sociales qui dit-il minent leur développement et surtout pour s’adapter face aux exigences de la modernité. La première autorité a réitéré sa neutralité vis-à-vis de tous les citoyens du département qu’il commande quelque soit leurs coloration politique ou sociale. « Je suis là pour tous les citoyens sans distinction de leur appartenance raciale, politique ou ethnique» a martelé Oul Mohamed Lemine. En tant que citoyens, n’élisez en cas d’élection que des gens qui sont capables de prendre en charge vos préoccupations, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité présidentielle». Il a demandé aux hommes du village de migrer vers les grands centres urbains pour s’adonner à des activités génératrices de revenues et à libérer plus ou moins leurs femmes afin que celles puissent également de se former aux métiers comme la teinture et autres pour s’insérer davantage dans la vie active. Après le regroupement des écoles, le Hakem a indiqué que l’Etat compte s’orienter aussi vers le regroupement des villages pour rationaliser les moyens et faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base. Le regroupement des villages est désormais au cœur de la nouvelle politique du président Mohamed O Abdel Aziz qui a déjà lancé plusieurs projets dans ce sens a-t-il déclaré. Le maire a quant à lui dans ses mots de bienvenus remerciés chaleureusement l’Ong Internationale World Vision pour avoir contribué financièrement et matériellement à la construction des écoles de regroupement. Les villageois ont exprimé leur satisfaction par la voix de leur porte parole à l’endroit de la World Vision et des autorités locales, régionales et nationales. Ils n’ont pas manqué d’exposer quelques doléances concernant le branchement d’eau à l’école, la clôture grillagée et la construction de latrines au sein de l’établissement.
Du rêve à la réalité
Au total, il faut noter que l’ADP World Vision de Darel Barka a investi 17 Millions d’ouguiyas pour la réalisation de 24 salles de classes dont trois en dur construits dans le village de Sinthiane Diama, et 21 hangars repartis entre la commune de Ould Birome et celle de Darel Barka qui en compte 14. L’Unicef a participé à l’équipement de ces salles de classes en tables bancs. Ces joyaux sont le fruit d’un vieux projet initié par la commune de Darel Barka et qui a reçu très tôt l’appui financier de l’ADP de World Vision et la bénédiction de la Dren ainsi que de l’Inspection Départemental de l’Education Nationale de Boghé. C’est dans ce cadre que dès le courant de l’année scolaire 2010, une mission a été confiée par World Vision à l’Ong ESD pour mener un diagnostic du secteur éducatif dans la commune de Darel Barka. En septembre de la même année, un grand forum de restitution des résultats de l’étude est convoqué dans le village de feu Mame N’Diack Kane. Des inspecteurs de l’enseignement scolaire, des directeurs d’école, des parents d’élèves, des partenaires au développement, des élus locaux et des personnes ressources se réunissent pour examiner le rapport présenté par l’Ong ESD. A l’issue de plusieurs heures de débats, les chefs de village présents et les parents d’élèves s’accordent sur le principe du regroupement des écoles comme issue pour résoudre l’équation du déficit d’enseignants et améliorer la qualité de l’enseignement dispensé. Les mois suivants, le conseil municipal de Darel Barka adoptent une délibération consacrant le regroupement. La tutelle donne son accord. Il restait alors à trouver le financement du projet dont la réalisation exigeait la bagatelle de 70 millions d’ouguiyas. Malgré l’absence de moyens financiers pour cette opération, la WV, passe à l’acte pour donner l’exemple et pousser les autres à suivre l’exemple. Il faut signaler que la Dren a organisé plusieurs ateliers en partenariat avec la WV autour des avantages du regroupement des écoles dans les différents départements de la Wilaya. La dernière en date, est celui organisé à Bababé. Pour la cérémonie inaugurale, l’Iden de Boghé M. Mohamedou O Mohameda s’est investi énergiquement à la veille auprès des directeurs d’écoles et des parents d’élèves pour réussir la mobilisation qui a fait le succès de l’évènement. Il faut noter que le Dren du Brakna et l’Iden de Boghé et l’Ong ESD ont œuvré sans relâche avec la mairie de Darel Barka et de l’ADP dirigée par l’infatigable et l’inoxydable Dioum Djibril pour la réussite de ce projet qui dévient aujourd’hui une réalité.
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