lundi 12 septembre 2011

Projet d’Appui au Dynamisme Communal au Brakna et au Trarza : un premier bilan à Aleg!

C’était au cours d’un atelier de capitalisation organisé le mercredi, 07 Septembre 2011 dans la capitale du Brakna par le Centre de Ressources N° 2 d’Aleg et son partenaire l’Institut d’Etudes Juridiques Internationales (l’IEJI).

Les élus municipaux, les secrétaires généraux des communes ainsi que les agents communaux de 24 municipalités adhérentes au centre de ressources N° 2 d’Aleg ont assisté à cette grande rencontre dont le coup d’envoi a été donné par M. Fall Alioune, Wali Mouçaid, assurant l’intérim du Wali absent.

Le Centre de Ressources N° 2 d’Aleg à l’instar des autres centres du pays a une double vocation, à savoir ; préparer les communes à se prendre en charge et assumer leurs actions de développement local, puis apporter aux élus et agents des collectivités territoriales de l’appui technique de proximité nécessaire à la réalisation de leur mission.
Le CR N° 2 d’Aleg est un organe du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation et qui bénéficie dans sa démarche de l’appui du Programme Européen de Renforcement des Institutions des Collectivités Locales Et de leurs Services (PERICLES) qui est soutenu par des partenaires techniques et financiers européens tels dont la coopération Espagnole à travers l’aecid et le ministerio de asuntos exterionres y de coopêracion qui ont conjugué leurs savoir faire au profit du développement local.

18 "mois d’appui technique et d’investissement en faveur des collectivités territoriales des Wilaya du Brakna et du Trarza ont été passés en revue par les bénéficiaires en présence des partenaires au développement.

Ce tour de table qui a duré 5 d’horloge a permis de mesurer les forces et les faiblesses des interventions du CR sur le terrain ainsi que l’impact de ses actions sur l’amélioration de la gestion de l’institution communale en question et le vécu quotidien des populations. Des résultats positifs ont été notés mais il reste encore beaucoup de chose à faire. C’est ce qui ressort des conclusions de cet atelier de capitalisation du projet d’appui au dynamisme communal.

Pour le directeur du CR d’Aleg M. Kane Diallo, son institution a apporté aux communes des compétences dans le domaine de la conception des projets, de la formation sur la fiscalité communal et le recouvrement, la maîtrise d’ouvrage mais à mi chemin, ils se sont rendus compte que les attentes des communes allaient au delà du transfert de compétences. L’investissement pour les grands projets devenait un souci pour la plus part des maires.

D’où la naissance du "Fonds IEJI" pour répondre au besoin pressant exprimé par les communes. C’est pourquoi affirme t-il, le CR d’Aleg a démarré sur deux pieds : l’appui institutionnel et l’investissement. Deux volets fondamentaux du "Projet Appui au Dynamisme Communal du Brakna et du Trarza" dont l’objectif ultime est de faire des collectivités locales des communes autonomes a dit le directeur du CR2 d’Aleg.

Les financements destinés aux projets de développement formulés par les communes sont disponibles en quantité au niveau du CR. Cependant, la capacité d’absorption des communes de cet argent reste encore faible affirment les responsables du CR2. Mais, ces derniers, se sont fait le défi dans la salle, de consommer l’année prochaine ce financement via les 24 communes membres du CR2. Défi de taille certes, mais les communes qui aspirent à sortir de leur léthargie pour accéder aux fonds d’investissements européens mis à la disposition du CR2 doivent nécessairement fournir l’effort requis pour être se conformer aux critères des 134 indicateurs de performances définis par le CR 2.

Les faiblesses
Les participants ont unanimement loué l’action du RC2 en faveur des communes et adressé leurs vifs remerciements aux partenaires au développement présents et félicité le directeur du CR2 d’Aleg et son équipe pour les efforts accomplis en si peu de temps. Les élus municipaux et les maires en particulier n’émettaient pas sur les mêmes longueurs d’onde lorsqu’il s’agissait des problèmes identifiés durant cette phase pilote du projet.

Certains maires ayant adhéré et compris très tôt la démarche du CR sont en avance par rapport à d’autres qui attendent encore d’accéder à des investissements du Fonds IEJI ou des maires qui n’ont traînent toujours le virus de "l’Etat providence".

Autrement dit, ces élus municipaux qui sont en fin de mandat, veulent empocher l’argent du partenaire sans aucune condition. Au moment où la commune de Darel Barka et celle de Boghé ont réussi leur examen de passage depuis l’année dernière et ont déjà consommé chacune un financement qui avoisine la dizaine de millions investis respectivement dans la réalisation d’une gare routière et d’un abattoir, la commune d’Aleg, elle, s’interroge sur le rejet de sa requête de financement par le CR après avoir été déclarée éligible selon le maire de cette commune, Ahmed O Ahmed Challa pendant que le maire adjoint de Bouhdida (Brakna), notre confrère Cheîkh O Boubacar de radio du Brakna émet cri d’alarme sur la situation de sa commune.

Ce dernier lui, pose le problème même de l’existence réelle de certaines communes comme celle de Bouhdida qui dit-il ne dispose pas plus qu’un maire, un secrétaire général et un collecteurs analphabète. Plus compliqué encore, la population est composée majoritairement d’éleveurs transhumants qui n’ont ni le temps de s’asseoir ni de réfléchir.

Dans ce cas de figure, il se pose la question de savoir comment, quel personnel peut on former à Bouhdida, et avec quelle population, sa commune peut-elle concevoir un PDC ? Il arrive même dans certains cas, que le maire lui-même soit un analphabète ! Le maire de Aéré M’Bar, Dieng Mamadou Abdoulaye et celui de Sangrava ont déploré le manque de sensibilisation des communes sur la mission du PERICLES.

Bref, les récriminations exprimées ça et là par les participants se résument en une phrase : « déficit criant de ressources humaines qualifiées et absence de services techniques compétents dans les collectivités territoriales ». L’idylle de Maghta Lahjar, Taher O Varwa appuyé par d’autres a souhaité désormais que la formation soit dispensée davantage au personnel permanent des communes plutôt toujours qu’aux maires ou aux conseillers municipaux qui ne sont pas permanents et de surcroit trop mobile.

Les succès

La nouvelle approche de sensibilisation des habitants sur la taxe d’habitation qui porte l’empreinte du CR2 d’Aleg a permis à certaines communes de doubler leurs recettes municipales. C’est le cas à Boghé qui a expérimenté cette approche auprès de ses populations a déclaré le secrétaire général de cette commune M. Diakitté Ibrahima qui a souhaité de la part du CR2 de laisser une certaine autonomie aux secrétaires généraux pour gérer certaines questions au nom de cette institution.

L’avènement du CR2 a accru considérablement les compétences des élus et agents municipaux de la commune de Boutilimitt. Depuis le démarrage de ses activités, Boutilimit ne s’adresse plus à Nouakchott pour traiter certains dossiers a fait savoir le maire adjoint de cette commune. De 13 adhérents, le centre de ressources est passé à 24 membres en moins de deux années. Cela dénote de l’intérêt de plus en plus grandissant des communes pour les activités du CR2.

L’abattoir communal de Boghé réalisé par une entreprise nationale a été cité et retenu comme exemple de réussite du CR2 et du Fonds IEJI par les partenaires au développement au cours de cet atelier à la grande satisfaction de Elena Barroso Alcàzar, Chargée de l’Identification des Projets de l’IEJI qui avait insisté lors de son intervention sur la nécessité d’évaluer le projet à travers un débat franc et objectif et de Maria Castro Santes de l’aecid, très attachée à la gouvernance démocratique.

Cette rencontre a permis davantage de clarifier la mission du CR2 auprès de certains maires qui n’avaient pas une véritable compréhension du rôle de cette institution. Il faut noter qu’avant la clôture cette réunion, l’ancien maire de Mederdra, M. Cheîkhani Jules a présenté une communication intéressante sur l’évolution de la décentralisation en Mauritanie de 1985 à nos jours.

Thièrno Souleymane
CP Brakna
Le Quotidien de Nouakchott.

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