La 8ème édition du magal de Sar Sara (70 km de Nouakchott) a
été ouvert ce 22 août dernier au musée national de Nouakchott en présence de
Serigne Sidi Ahmed Mourtada Mbacké représentant de la confrérie mouride en
Mauritanie qui a coupé le ruban de cette édition. Cette année, les
organisateurs de ce grand évènement religieux et culturel ont choisi comme
thème : «l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba en Mauritanie » pour
revisiter les différentes étapes de Cheikh et ses œuvres réalisées dans ce
pays.
D’emblée, l’ouverture de cette
semaine culturelle, la 8ème du genre, a été marquée par la coupure
du ruban par le représentant des mourides en Mauritanie, Serigne Sidi Ahmed
Mourtada Mbacké accompagné des personnalités venues pour la circonstance.
Ensuite, le marabout et sa suite ont eu droit à une visite guidée des
expositions des œuvres du Cheikh Bamba suivie des explications en langues arabe
et française. Après ce tour de salle, il
y a eu un échange d’allocutions entre les différentes personnalités invitées à
cette occasion. C’est d’abord M. Kane Hadiya Mamadou, directeur du musée
national, de prendre la parole pour magnifier les œuvres du Cheikh qu’il a dit
être «aussi sénégalais que mauritanien ». Pour le directeur, « les
mauritaniens sont très fiers du Cheikh parce que c’est en Mauritanie qu’il a
connu l’une des ses plus belles expériences rituelles soufistes à Sar Sara dans
le Trarza ». Et le directeur de dire que « cette 8ème exposition
est un bel exemple dans ce qu’on appelle au musée un patrimoine immatériel
immense ». A l’en croire, l’exposition de Cheikh Ahmadou Bamba et celle de
Turquie sont les plus riches. Il a à cette occasion magnifié l’exemplarité des
relations entre la Mauritanie et le Sénégal dans tout leur sens.
Pour sa part, le colonel Madjimbi
Diop, attaché militaire de l’ambassade du Sénégal, représentant l’ambassadeur a
d’abord salué les organisateurs et surtout les autorités mauritaniennes au nom
du Président sénégalais Macky Sall, de l’ambassadeur et du peuple sénégalais.
Une gratitude qu’il a témoignée à l’endroit des autorités et du peuple
mauritaniens pour toute l’attention qu’ils apportent aux Sénégalais notamment
la communauté mouride. Cette communauté qu’il a apprécié ses actions à leurs
justes valeurs pour non seulement son intérêt mais également celui du Sénégal.
Il a à cette occasion invité les mourides à poursuivre les recommandations du
Cheikh tout en leur proférant de bons conseils. Il a aussi souligné que
«l’ambassadeur a tenu les mêmes propos lors de la fête de korité à
Nimjatt » eu égard aux liens séculaires qui lient le Sénégal à la
Mauritanie.
De son côté, Serigne Sidi Ahmed
Mourtada Mbacké, a d’abord remercié les autorités présentes, en l’occurrence,
l’ambassadeur du Sénégal représenté par son attaché militaire, le ministère
mauritanien des affaires islamiques,
celui de la Culture, de la jeunesse et des sports, le directeur du musée
national, les représentants des familles religieuses mauritaniennes, les
fédérations mourides et les différentes personnalités religieuses
présentes. Il a passé en revue
l’importance de l’évènement en retraçant les grandes étapes du voyage de Cheikh
Ahmadou Bamba notamment du Sénégal au Gabon jusqu’à l’exil en Mauritanie. A cet
effet, il a expliqué les œuvres du cheikh et ses relations avec les chefs
religieux mauritaniens qu’il a trouvés sur place notamment à Sar Sara et
environs. Quelques versets du Cheikh Bamba ont suffi pour résumé ses œuvres et
ses recommandations dans sa mission de servir l’islam en Afrique notamment au
Sénégal et en Mauritanie. Il a remercié tous les talibés et les autorités au
nom du Khalife général des mourides, Serigne Sidi Mokhtar Mbacké et à son nom
propre pour l’organisation chaque année, de ce grand évènement religieux et
culturel. Toutefois, il a invité les participants au grand rassemblement qui
aura lieu le 25 août au domicile de la maison mouride (keur serigne Touba) de
Nouakchott.
Cheikh Ahmadou Bamba, faut-il le
rappeler, est né en 1855 pour s’éteindre
en 1927 à Diourbel. Il sera inhumé à Touba après avoir vécu des moments
difficiles face au colonisateur mais réalisera des œuvres grandioses et
miraculeuses durant la période allant de 1886 à sa mort. Sa bibliographie est
riche en évènements. C’est pourquoi, Alioune Wade, chargé de communication de
cette 8ème édition a tenu à revisiter cette bibliographie, les
causes de l’exil avec les étapes du Gabon, du Congo, de Saint-Louis et de la
Mauritanie. Il a passé en revue les œuvres du Cheikh en Mauritanie, ses
rapports avec certains chefs religieux trouvés sur place. «Le Cheikh a écrit
7,5 tonnes de manuscrits au Sénégal. En Mauritanie, d’après les legs, il en a
fait plus du double» relatait-il. Durant ses 4 ans de séjour en Mauritanie, le
Cheikh a laissé des messages et a fait des révélations qui ont été considérés
comme de la délivrance a souligné M. Wade.
Cet évènement a vu également la
présence effective des représentants du ministère des affaires islamiques, des
ambassades de Gambie et du Mali, des familles maraboutiques mauritaniennes, des
notabilités mourides, de la fédération Cheikhoul Khadim ainsi que de certains
dignitaires religieux mauritaniens.
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